M’offres-tu un café?

Cyberwold

Seuls nos doigts resteront mobiles en pressant quelques touches d'un clavier pour transmettre nos bruissements du coeur, pur préserver l'appétence d'avoir lieu.  Ils discuteront de tout et de rien, souvent de rien.  Mais ces riens seront considérables.  Minimes mais importants.  Ils sonderont d'autres doigts, échancreront leur conscience, désassembleront ou chevilleront leurs perceptions aux nôtres, accueilleront une naissante vision du monde qu'ils auront sans doute conspiré à dix, à mil, par milliards... une perception qui aurait en aucun temps vu le jour si ces doigts bohémiens n'avaient pas croisé sur leur layon cybernétique leurs semblables, ces petits membres alertes qui nous colporteront sous peu, nous, citoyens de cellulose qui se représentent de plus en plus populeux, dans un module de plastique destiné à nous synthétiser et à nous électroniser dans ce nouveau cosmos sans confins et sans réels emplacements.  On se fera l'amour cybernétique...

D'ailleurs, nous tous et toutes qui avons déjà adhéré à Cyberwold, une voix intrinsèque nous dit : «Ne m'arrachez pas à ces câbles, ne me débranchez pas.»

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