M’offres-tu un café?

Mon incartade

Je vis deux existences : une qui vivote à mil lieux de toi, puis bien sûr l'autre, celle qui n'avait pas lieu d'être avant que tu cesses d'exister.  Pour jamais, j'aurais cru pouvoir t'aimer tant, il aura fallu que tu meures pour que je m'en rende compte.

J'existe maintenant à travers deux vies qui traversent deux univers incohérents : un qui est devenu très moche depuis ta fin précipitée; ensuite un autre que je fractionne en compagnie de toi et, à coup sûr, avec mon délire.  Mais démence ou pas, on s'en fiche.  En autant que je puisse être avec toi durant toute ma vie à moi.

Chaque fois que je peux, je m'échappe auprès de toi.  Il suffit que je songe très fort à toi et instantanément je tombe sur toi.  Tu es sempiternellement là lorsque je te revendique.

«Est-ce que c'est juste parce que je te sollicite que tu accours?
Ou est-ce parce que toi de même tu ne peux végéter l'air sans moi?
Est-ce que tu as lieu réellement ?
Où est-ce mon esprit d'invention qui te fait poindre ici et là?»

Au moment même où je m'abandonne à ces interrogations, tu te manifestes :
-"Ne sois pas sotte, je suis là parce que je t'aime?
-Je suis cinglée, donc je ne doute pas."

«T'infiltres-tu vraiment dans mes pensées ?
Ou est-ce moi qui te dicte par celles-ci ce que tu me rétorques ?
Me bavardes-tu à bon escient ?
Où est-ce moi qui te fais me dialoguer?»

Peu importe, en autant que je flaire ta présence.  En autant que je puisse prêter l'oreille à tes remontrances et à tes rires retentissants.  En autant que je puisse contempler tes yeux malicieux me dévisager.  En autant que je puisse m'entretenir avec ton fantôme.

«Toi, mon incartade!»

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