M’offres-tu un café?

Borde-moi de tes ailes

Tu supposes disposer de plusieurs lendemains, tu te surprends même de temps à autre à reconnaître que ta vie est enivrante et qu'elle te prédestine à de plus belles saisons encore, tes paroles n'ont jamais été aussi présomptueuses qu'aux jours d'aujourd'hui, tes sourires jamais à ce point éclatants de béatitude, pourtant tu apprendras sous peu qu'elle sera surtout trop brève!

La mort te veut.
Te voulait.
T'aura finalement.
T'a eu.
De quelle manière s'y est-elle prise pour te mettre le grappin dessus?  Elle a eu le génie de se conduire comme si elle ne t'avait pas dans sa mire -la haïssable, elle a agi exactement comme moi avec toi anciennement- et, toi, qui n'as rien vu, qui étais persuadé d'être en mesure de la braver et de la mater si elle t'effleurait un jour, tu t'es fait étendre par elle.

C'est sans retour et tu le sais.
Tu le sais mais tu ne l'acceptes pas!
Je t'imagine quelque part au milieu des trépassés, certainement encore très déconcerté par ta finale assez brusque, probablement très mécontent également et sûrement en train de calomnier de plusieurs mots railleurs le Tout-Puissant s'il en existe bel et bien un.  Pauvre de lui, il doit s'en mordre les doigts de t'avoir entraîné dans son giron.  Peut-être seras-tu le premier ressuscité depuis sa propre résurrection à lui?

Empêche-moi de regarder vers le ciel et de solliciter ton spectre.  Tu ne seras jamais l'ombre de ton ombre.  Par conséquence, ne me consens pas le droit de t'exiger de regagner mes crépuscules en déambulant tel un fantôme.  Prends congé de moi et poursuis ton layon et borde-moi de tes ailes de temps à autre discrètement.


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